Plans et projet

Naissance du projet (1924-1936)

En 1880, la loi Camille-Sée pose les fondements de l’enseignement secondaire destiné aux jeunes filles. Auparavant, l’instruction féminine était considérée comme une affaire privée et se dispensait majoritairement au sein de congrégations religieuses. À Sceaux, aucun enseignement après le certificat d’études n’était alors proposé aux jeunes filles.

Quelques professeurs du lycée Lakanal, dont Emile Morel, ouvrent en 1897 le cours Florian à Bourg-la-Reine. Reconnu comme établissement d’enseignement en 1904, il s’installe dans un pavillon mis à disposition par Maître Renaudin, notaire à Sceaux.

Le Cours Florian en 1897.

Avec la croissance des effectifs (de 140 élèves en 1924 à 296 en 1936), les locaux du cours Florian vont s’avérer rapidement trop exigus, et les classes de 2nde et 1ère auront lieu provisoirement dans l’infirmerie du lycée Lakanal. Le proviseur du lycée Lakanal, M. Jolibois, des professeurs et des parents d’élèves (dont Edouard Depreux), ainsi que les municipalités de Sceaux, Bourg-la-Reine et Antony, entreprennent alors des démarches auprès du ministère de l’Éducation nationale pour la construction d’un lycée de jeunes filles à Sceaux. De son côté, l’État impose que le terrain soit mis à disposition par la commune.

Origine du terrain

Marie-Jacques de Bure, libraire et conseiller municipal, beau-père de Cauchy, le mathématicien, possède après 1816 la propriété Trudon (pavillon de l’administration du lycée actuel). Cauchy en héritera à la mort de son beau-père en 1847. Les descendants de Cauchy, la famille de l’Escalopier conserveront la propriété jusqu’en 1907. La propriété (immeuble et dépendances) est acquise par la famille Legendre. En 1929, Mlle Legendre met en vente la propriété qui est rachetée immédiatement par la Ville de Paris qui souhaitait en faire un asile de vieillards.

La ville de Sceaux n’ayant pas été informée de la vente souhaite le retour de la propriété dans le patrimoine de Sceaux. La Ville de Paris autorise la cession à la Ville de Sceaux par délibération du conseil municipal de Paris le 30 décembre 1929 de l’immeuble sis 46 et 48 rue voltaire « moyennant le prix de 730 000 francs et le remboursement de tous les frais engagés par la ville de Paris pour l’acquisition dudit immeuble » Le Conseil général de la Seine vote une subvention pour la Ville de Sceaux afin de l’aider à acquérir le terrain. Au début il est envisagé d’acquérir le terrain pour l’OPHLM. 

Le 8 juillet 1930, le conseil municipal de Sceaux vote le principe d’acquisition de la propriété Legendre et décide de  faire apport à l’État net de toute charge, des terrains et des immeubles sis n°54 rue voltaire en vue de le l‘édification d’un lycée de jeunes filles. L’administration du ministère, venue visiter le lieu, est très satisfaite de la visite. Le ministre de l’Instruction publique donne son accord de principe et accepte le terrain pour l’État le 5 août 1930.

Contrairement à l’accoutumée, l’État ne demande que l’apport du terrain et prend à sa charge les frais de construction et d’entretien. Ces conditions avantageuses sont obtenues grâce au sénateur Mourrié. Le 24 novembre 1930, le conseil municipal émet le vœu que l’entrée soit face à la mairie et que des bourses soient allouées aux jeunes filles de la commune. Il sollicite des subvention au Conseil général de la Seine, un secours préfectoral ainsi que la déclaration d’utilité publique. Pour le conseil municipal, la construction du lycée va entraîner l’obligation d’assainissement par l’État et le département de tout le quartier sans participation financière en compensation du sacrifice imposé par l’apport du terrain.

Le 27 décembre 1930, l’arrêté préfectoral autorise l’emprunt nécessaire à l’acquisition et le 10 janvier 1931 le préfet déclare l’utilité publique de la construction et autorise le maire de Sceaux au nom de la commune à acquérir l’immeuble. Le 1er avril 1931, le Conseil général alloue une subvention  pour l’acquisition du terrain. Le 31 mai, l’acte est signé en les ville de Paris et Sceaux puis la municipalité représentée par son maire Charles Leblanc cède le terrain au ministère. Le 3 décembre 1931 les formalités sont achevées.

En 1932, l’État confie la construction du lycée à l’architecte Émile Brunet et les travaux débutent immédiatement.

 

SOURCE : Archives municipales de la Ville de Sceaux.